Vous qui lisez ceci, vous êtes sans doute hypers connectés. Pourtant, une loi passée inaperçue en janvier dernier a inscrit le droit à la déconnexion dans le code du travail (Loi El Khomri, article 55). En voici les enjeux.

Visant à nous empêcher de répondre aux mails et appels professionnels sur notre temps personnel, cette loi qui certes ouvre le dialogue, n’est pas applicable factuellement sans mise en place de moyens de contrôle numérique. Car si la majorité des entreprises a amorcé le virage du numérique, modifiant ainsi les contours du travail, elles n’ont pas prévu de limites (jours off, mails inaccessibles à tels horaires par exemple).

Il n’y a plus de lieu défini pour travailler, plus d’horaire et de moins en moins de séparation entre vie professionnelle et personnelle. C’est ce que l’on appelle le « blurring » et ATTENTION, c’est dangereux !

Tout d’abord, il y a des enjeux de sécurité : en se connectant partout et tout le temps, on met en péril des données sensibles (fichiers et dossiers clients, comptabilité, secret professionnel…)

Ensuite il s’agit d’une question de santé publique : en n’ayant pas 11 heures de repos quotidien (obligatoire dès 35 heures de travail hebdomadaire) on se sur-sollicite, on néglige son temps familial et personnel ce qui est source de fatigue et de stress. Les burn-outs sont de plus en plus fréquents et c’est l’entreprise qui perd en efficacité là où elle pensait en gagner.

Car les chiffres le prouvent :

  • 78% des cadres consultent leurs SMS et mails pro pendant leur temps libre
  • 51% des salariés, avouent que posséder un outil numérique professionnel est source de stress (Sondage IFOP, Libération 22/08/17, Claire Commissaire).

En aucun cas, la valorisation immédiate d’une réactivité à toute épreuve n’est envisageable à long terme. A l’heure où les responsabilités dépassent les missions, il faut aussi que nous chefs d’entreprises, apprenions à déconnecter et à permettre aux autres d’en faire autant.

Et bien sûr, pensez à déléguer !